Danny, petit blaireau chez les blaireaux.

    "Daniel ? De qui tu parles ?" Ca, c'était la question de tous les invités de mon père quand ma mère leur parlait de ses enfants. Il y avait Wilhem, le fils prodigue. Et c'était tout. Mon père ne disait pas que j'existais. Faut dire aussi qu'il croyait dur comme fer que j'étais un cracmol, et pour lui, mis à part le fait que je me marie un jour avec une moldue ou une sang mêlée ou bien une "sang de bourbe", c'était la honte suprême. Vous imaginez, vous, un descendant d'une lignée de sang purs, anciens mangemorts pour la plupart, être un cracmol ? Non, en fait mes pouvoirs ont juste mis du temps à se manifester... Juste un léger retard de puberté sorcière.
Mon père a toujours préféré passer du temps avec Wilhem, mon frère aîné. Il lui a tout inculqué, toutes ses valeurs, sa vision du monde, tout. Il m'a manqué. Mais au final, quand je vois le résultat sur mon frère, je suis heureux d'avoir échappé à ça. Il m'a malmené une grande partie de mon enfance, fidèle aux convictions de notre père. Alors je m'échappais comme je pouvais, ma mère me donnait des leçons de piano et me protégeait tout le temps des attaques verbales et physiques. J'étais un peu couvé, mais bon, vallait mieux ça plutôt que d'être "accidentellement" transformé en chèvre et rôti à la broche. Bref, je m’efforçais d'être poli avec mon père quand il daignait m'adresser la parole, et mon frère je faisais tout pour l'éviter.
Mes pouvoirs se sont manifestés chez moi à l'âge de onze-douze ans, au moment ou même ma mère avait perdu espoir. C'était chez moi, dans la cuisine, j'étais avec Wilhem qui prenait son petit déjeuner avant d'aller au Chemin de Traverse pour acheter ses bouquins de jesaisplusquelle année. Quant à moi, j'avais bien les glandes de pas encore avoir reçu de lettre de Poudlard. Du coup Wilhem se foutait bien de moi et j'ai pas aimé, pas aimé du tout même. Ma mère est entrée en compagnie de mon père et j'étais tellement furieux que j'avais pas remarqué. Le problème c'est qu'eux avaient remarqué ma colère. Wilhem me titillait encore plus et je bouillait tellement qu'au final son petit déjeuner lui a explosé à la tronche. Avec l'assiette. Et les couverts. Le verre aussi. Et la table a été fissurée. Les fenêtres aussi. Fin euh, bon, la cuisine, c'était un peu un carnage en gros. Je n'avais jamais vu mon père aussi heureux de sa vie, c'était la première fois qu'il me prêtait attention et qu'il était heureux de le faire... Ma mère sautait de joie et Wilhem... Egal à lui même, il me regardait avec son air supérieur et son regard genre "tu vas morphler". Même s'il n'a rien fait derrière.
Donc il s'est dit que finalement, on attendrait ma lettre avant d'aller au Chemin de Traverse. Ma mère s'est donc occupée de Wilhem pendant que mon père m'emmenait chez Ollivander pour aller chercher ma baguette. On a mit un temps fou à la trouver, environ 2h30 je crois. Mon père commençait à m'insulter et à dire que je n'avais rien à foutre dans ce magasin, que la lettre était une erreur et que je serais toujours un bon à rien, quand justement, la baguette, ma baguette m'a choisi. Il s'est calmé quand le marchand lui a expliqué tout ce qu'il fallait sur ma baguette. En gros, une des baguettes les plus sélectives m'avait choisit moi. Et ça l'avait heureusement pour moi, impressionné. Ce qui fait en gros, que mon père, jusqu'à ce que je parte à Poudlard, avait été là pour moi et avait été pour la première fois, un père.
Autant vous le dire tout de suite, je m'attendais pas à aller à Poufsouffle. En fait, je pensais à Gryffondor, parce que bon, Serpentard... Ils sont trop vicieux pour moi. Serdaigle, même pas la peine d'y penser. Mais voilà, non, j'ai été pris à Poufsouffle. Mon père m'a envoyé, le lendemain matin, une beuglante. Il m'a insulté de tous les noms par rapport au fait que j'avais été choisi pour aller chez Poufsouffle. Déjà ça c'est pas top, mais en plus, les Poufsouffles ne m'aimaient pas des masses à cause du nom de famille pourri que je me trimballe... Une famille de Serpentard, avec un Gryffondor qui assume pas d'être un Gryffondor, et un Poufsouffle qui se laisse marcher sur les pieds. Super équipe, on est un peu la honte de la famille.
L'année débutait assez mal pour moi. Quand je suis rentré chez moi pour les vacances, je n'ai même pas eu le temps de dire bonjour à ma mère que déjà mon père m'avait foutu une tarte. Il avait honte, il était dans une rage noire. Il m'a insulté, dénigré, frappé une bonne partie des vacances. Moi je restais là sans rien dire, à encaisser, encore et encore. J'avais pas le choix, il aurait pu me tuer, mais très franchement, il me terrifiait de plus en plus... Les choses ont commencé à s'arranger quand Nataliya est arrivée. Ma demie soeur. Un ange tombé du ciel, un vrai. Au début j'ai eu un peu de mal, mais au bout de quelque jours c'était le pied. J'adore ma sœur, je donnerai ma vie pour elle tellement je l'adore. Elle m'a protégé de tout ce qui pouvait m'atteindre et a toujours été là pour moi alors même qu'elle s'en prenait plein la gueule par mon frère et mon père. Elle savait que pendant ce temps là, moi, j'avais un peu de répit. Elle m'a un peu sauvé la vie et rendu l'espoir de vivre à peu près tranquillement, même si je sais que je ne serai jamais un sorcier digne de ce nom.
Au jour d'aujourd'hui, mon père me terrorise encore et toujours, quand je rentre chez moi j'ai toujours peur qu'il me tue tellement il est en colère et me hait du plus profond de lui même. Poufsouffle est, selon lui, une maison de sang de bourbe. En fait, selon lui, je n'aurai surtout jamais du avoir un quelconque pouvoir... Le problème, c'est que j'en ai, et je ne suis pas à la hauteur. Il m'a également clairement dit que si mon niveau n'était pas suffisant à son goût cette année, il me faudrait trouver un nouveau logement et de nouveaux fonds pour vivre.
Bref, je suis dans la merde, parce que la magie en théorie, ça me va bien, mais en pratique c'est un peu plus compliqué... Et je suis pas doué.